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Commune de Tiébélé: le village de Tangassogo a désormais son groupe d’auto-défense Koglwéogo

La nouvelle est arrivée comme un ouf de soulagement pour le village de Tangassogo, situé à l’extrême sud de la Commune de Tiébélé et faisant frontière avec le nord du Ghana. En effet, les habitants de la localité ont procédé, le samedi 07 mai 2022, à l’installation de la cellule locale d’un groupe d’auto-défense communément appelé “koglwéogo” dans cette partie de Tiébélé en proie aux vols à main armée depuis des années. Après plusieurs tentatives avortées, c’est désormais chose faite.

La population était bien mobilisée pour voir le déroulement de la cérémonie

Il est 10h 30mn à Tangassogo et les préparatifs vont bon train avec l’installation de chaises et du matériel de sonorisation sous des bâches et sous l’ombre des arbres. C’était entre les deux “bois”, Dolo et Silla. Tout autour, attendent des badauds. Ce 07 mai, c’est l’installation anicroche de la cellule locale d’un groupe d’auto-défense: les koglwéogo de Tangassogo. Comme si les dieux du village apportaient leurs bénédictions, c’est sous un temps ensoleillé que les évènements se sont déroulés depuis le matin de ce jour-là. Les minutes s’égrènent. On assiste à l’arrivée des invités et à la sécurisation des lieux par les hommes des groupes d’auto-défense. Les Forces de Défense et de Sécurité ne sont pas en marge de cette tâche de sécurisation. Postées dans les quatre coins des lieux, ils font des contrôles des véhicules et mènent d’autres actions. La population commence à envahir les lieux. Pour donner une coloration officielle à la cérémonie, les chefs coutumiers ont fait leur arrivée autour de 11 heures. Tout le monde s’impatiente avec l’arrivée des responsables koglwéogo qui doivent venir de Pô afin que commence enfin la cérémonie. Quelques instants plus tard, fusils en l’air, sur des motos, nous assistons à l’arrivée escortée des officiants et les cellules voisines et amies. Le moment tant attendu n’est plus loin.

Les lieux étaient sécurisés par d’autres koglwéogo venus d’ailleurs.

Il est maintenant 12h 30mn, la place de la cérémonie commence à refuser du monde et les imams qui sont venus sceller par des bénédictions le nouveau bureau koglwéogo à leur nouvelle mission s’installent. Pendant ce temps le Maître de cérémonie ambiance le public avec son matériel alimenté par l’énergie d’un groupe électrogène. D’un côté, assis à même le sol, plusieurs dizaines de personnes volontaires, hommes et femmes attendent d’être investis nouveaux soldats pour le compte de koglwéogo Tangassogo.

À l’ouverture de la cérémonie, le représentant de Sa Majesté Poa-Wê, Chef de Tiébélé, a, dans son allocution, félicité la naissance de la nouvelle organisation qui est venue pour soulager, selon lui, les populations contre l’insécurité, les cas de vols et autres vices de la société. Il a cependant exhorté cette force à toujours faire preuve d’honnêteté, de courage et de justice pour le bien de tous. Avant de déclarer l’ouverture de la cérémonie d’installation, il a invoqué la protection des ancêtres sur ce nouveau-né pour une vie paisible à Tangassogo et à Tiébélé en général. Même son de cloche pour le premier responsable des koglwéogo de la province du Nahouri, TIETIEMBOU Abdoul Kader. Les différentes allocutions ont fait place aux autorités musulmanes qui ont procédé aux rites, à la liturgie de l’installation proprement dite.

Le représentant de Sa Majesté Poa-Wê, Chef de Tiébélé a exhorté la nouvelle cellule de Tangassogo à faire preuve d’honnêteté, de courage et de justice.

Il faut noter que le chef coutumier de Tangassogo a manqué au rendez-vous. En rappel ce dernier s’était farouchement opposé contre la mise en place de ce groupe dans le village, selon les témoignages de la population, depuis plus de cinq ans. De tractations en tractations, il s’est retrouvé suspendu temporairement de son autorité de chef coutumier.

Avec la correspondance de Aristide Assoubona (Stagiaire)

 

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