Le 27 août 2022, à Guelwongo dans la commune de Ziou, la population posait la première pierre de construction d’une salle d’hospitalisation au sein du CSPS de la localité. À peu près trois mois après l’acte symbolique, le projet prend forme et est en phase de devenir une réalité. Une équipe de Nahourinews a fait le constat sur le terrain, le lundi 21 novembre dernier.
C’est un bâtiment de cinq salles, quatre toilettes, une salle de garde, en phase de chaînage que nous avons trouvé sur le chantier du CSPS de Guelwongo, le lundi 21 novembre 2022. Il est le fruit d’une mobilisation populaire des filles et fils de de la commune de Ziou située dans la province du Nahouri qui veulent offrir une salle d’hospitalisation au centre de santé du village de Guelwongo, frontalier avec le Ghana. Porté par l’association des Jeunes pour le Développement de Guelwongo «YIIRE-MALGRE», le projet devient réalité grâce à l’adhésion de la population dans son ensemble. À notre arrivée sur les lieux, nous sommes accueillis par Sylvain T. SIA, membre du bureau élargi de l’association et membre du comité de suivi des travaux du chantier. C’est avec lui que nous faisons la visite guidée du chantier. Nos remarquons qu’il n y aucune activité ce jour là sur le bâtiment, même si à un jet de pierre de celui-ci, les ouvriers s’attellent à construire un petit lieu de prière pour les musulmans.
À la question de savoir pourquoi cet arrêt de travail, Sylvain nous explique que ce n’est pas un arrêt mais un temps du processus du décoffrage. Techniquement, Narcisse SIA, entrepreneur en BTP et président de l’association, nous explique que «ça prend du temps parce-que le béton a une durée de prise. Si on met une charge là-dessus et la durée n’est pas arrivée, ça lâche. C’est pourquoi nous devons respecter ce temps de prise là pour donner une bonne résistance aux armatures constituées de l’ensemble de poteaux, poutres et dalles». Sylvain a aussi fait savoir qu’au début le plan de tollage qu’ils voulaient faire était celui du système Ghanéen ou Nigérian . «Mais plus tard, avec les conseils des membres de l’association qui sont ici et à Ouagadougou, on veut faire un toit au système burkinabè, c’est-à-dire deux pentes. Et c’est ce qui explique le fait que nous devons monter encore les murs après le chaînage. Mais en attendant de confectionner des briques ajouter, après le décoffrage, nous allons continuer avec celles qui sont disponibles», explique notre guide.
Tout joyeux, monsieur SIA nous fait noter que la mobilisation et les soutiens sont de toute nature et viennent de partout. «Le gravier que vous voyez là, c’est un Ghanéen qui nous a servi ça gratuitement. Cet agrégat a une valeur d’environ 20 millions de CEDIS. Même quand le chef de Boko, un village du Ghana, a appris l’initiative, il est allé à la radio pour parler de ça afin de mobiliser plus de gens. Parce-que il a dit que cette solidarité l’a beaucoup touché», nous détaille notre interlocuteur. À l’angle d’une des salles d’hospitalisation, est posée une paire de fenêtres . Sylvain nous fait savoir que c’est un don. «Ces fenêtres que vous voyez sont offertes par un soudeur qui est venu visiter le bâtiment et prendre des mesures des dimensions», précise t-il. Lorsque nous nous apprêtons à quitter les lieux, sont arrivés deux motos tricycles pleines de sable. Sylvain les aide à vider leur contenu avant de dire merci au donneur. «Tout ça viens des villages», nous souffle à l’oreille le coordonnateur des travaux du chantier.
De l’avis de Silvain, la population doit la réussite de ce projet à l’implication de toutes les couches sociales car, dit-il, toutes les religions, catholiques, protestants, musulmans et animistes, ont été prises en compte dans les concertations. Et même s’il ne peut pas donner une date à laquelle les travaux vont prendre fin, il est tout de même confiant que les différentes contributions qui continuent de venir de partout peuvent permettre de finir la construction sans problème. Il invite par ailleurs tous ceux qui peuvent toujours apporter leur pierre pour l’édifice à ne pas hésiter à le faire. Il faut donc retenir que pour l’instant tout se déroule très bien sans difficultés majeure, si l’on s’en tient aux mots de monsieur SIA.
Par Abatidan NASSARA