Placée sous la présidence de Ram Joseph Kafando, Haut-commissaire de la province du Nahouri et le parrainage de Bagassè Hervé Kafimbou, la grande finale de la première édition de la compétition de débats et d’art oratoire du Nahouri s’est déroulée le 28 mai dernier. Le lycée provincial de Pô affrontait le Lycée privé Philadelphie dans la salle des fêtes de la mairie de Pô.
Première du genre dans la province du Nahouri, la compétition de débats et d’art oratoire a tenu toutes ses promesses. Au départ, ce sont neuf établissements scolaires du secondaire qui ont pris part à la compétition sous différents thèmes « pour situer les rôles et les responsabilités ». Mais les finalistes du jour ont débattu sur « L’éducation est l’ultime arme de lutte contre le terrorisme au Burkina Faso», thème retenu par le comité d’organisation pour la grande finale. Selon Alex Adouabou, Président de Groupe de Reflexion et d’Action pour la Promotion du Développement local du Nahouri (GRAPDL), cette compétition se tient dans un contexte où le besoin de la jeunesse en termes de formation et de renforcement des capacités se fait sentir. Pour lui, elle vise à permettre les jeunes scolaires de la commune de Pô d’avoir des aptitudes à pouvoir s’exprimer et prendre la parole en public. Toute chose qui, selon le premier responsable du GRAPDL, pourrait contribuer à améliorer les rendements scolaires de ces élèves.
La compétition s’est déroulée en trois grandes étapes. La première étape a consisté à rencontrer les autorités locales et les chefs d’établissements. Elle a permis d’avoir l’adhésion, le soutien et l’accompagnent de ces derniers pour le bon déroulement de l’activité. Ensuite l’ensemble des participants ont reçu une formation de mise à niveau pour leur donner les techniques et les capacités nécessaires de s’affronter au cours de la compétition. La dernière étape est la phase éliminatoire et la grande finale qui a lieu ce 28 mai 2022. A la finale, devant un jury et le public, les élèves de chaque lycée devraient défendre leur position, pour ou contre, sur le thème retenu. Ainsi les débateurs du LPP soutiennent l’affirmation du thème. Quant à leurs adversaires de Philadelphie, ils avaient la lourde tâche de prouver aux membres du jury que l’éducation n’est pas l’ultime arme de vaincre le terrorisme. C’est après donc un débat houleux et argumenté entre les deux parties que les membres du jury se sont retirés pour les notes.
A l’issu de leur concertation, c’est le Lycée provincial de Pô qui été reconnu comme vainqueur de cette grande finale qui s’est déroulée sous des acclamations d’un public chaleureux. Il a obtenu la moyenne de 28,46/40. Le lycée privé Philadelphie arrive deuxième avec 23,16/40 de moyenne. Le meilleur débateur de la finale a aussi été connu. Il s’agit de Djalil Abdoul B. Salwo, élève en classe de terminale D au LPP, qui a eu 31,40/40 de moyenne. Djamilatou Nikiéma de Philadelphie est arrivée en deuxième position de meilleure débatteuse avec 25,60/40. Pour le meilleur débateur, c’est un travail d’équipe acharné et la persévérance qui ont été les secrets de leur victoire. Il est très heureux de remporter ce prix avec son équipe. «Nous sommes très joyeux. Sous le feu de l’action, on ne peut pas dire ce qu’on ressent réellement. Mais c’est la joie en tout cas. C’est une fierté de représenter le lycée provincial », s’est exprimé Djalil.
Les gagnants, en plus du trophée remporté, sont repartis avec des tablettes pour chacun, des attestations de participation et des livres. Les autres, excepté les tablettes, ont aussi eu les mains chargées de lots. Pour le parrain de cette première édition, Bagassè Hervé Kafimbou, le thème retenu est d’une pertinence certaine et d’actualité. Il a invité donc tous les compétiteurs à se considérer comme des gagnants car, dit-il, ces débats dans le milieu scolaire permettent de cultiver l’esprit critique chez les jeunes et « constituent par conséquent un rempart contre l’extrémisme violant ». Si dans l’ensemble tout s’est bien déroulé, le président Alex Adouabou a, cependant, fait relever quelques difficultés. Entre autres, il y a le problème d’indisponibilité de tous les membres du groupe compte tenu de la mobilité et la non-adhésion de la population à l’activité au départ. «Le faite que c’est une première dans la province, les gens ne comprenaient pas », explique-t-il. Il promet donc de travailler avec son équipe dans les prochaines éditions pour lever ces difficultés.
Le président du jury, Apiou Aissira, a reconnu cette compétition comme un cadre de formation. Pour lui, la finale a été vécue comme il se doit, même s’il a reconnu que certains débateurs ont survolé le thème. « Ils ne l’ont pas approfondi comme il se doit et cela vient encore poser la problématique de la nécessité de lecture par les scolaires », regrette le président du jury. Il recommande que les bibliothèques, au niveau des établissements scolaires, soient bien garnies et souhaite d’encourager les élèves à plus de lecture et à avoir le goût de la recherche afin de développer leur esprit critique.
Abatidan NASSARA