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“Tiébélé” : un film de Benjamin Géminel

Après le livre TIÉBÉLÉ de Abraham Ouêzena Abassagué, voici le film TIEBELE de Benjamin Géminel. Tourné en 2021, le film met en exergue le quotidien des habitants du village de Tiébélé avec l’arrivée de l’insécurité au Burkina Faso notamment le terrorisme qui impacte négativement le tourisme et d’autres activités liées  de cette localité située au sud pays. La sortie officielle du film est annoncée le 15 février 2022 sur LCP (La Chaîne Parlementaire) sur le coup de de 20h 30. Mais avant, il sera diffusé en avant première, le 09 février 2022, à la  salle de la Scam, 5 Av. Velasquez, 75008 Paris, à 19h 30.

Le village de Tiébélé est situé au Burkina Faso au sud, faisant frontière avec le Ghana.(Ph.Benjamin G.)

Long de 54 minutes, TIÉBÉLÉ est un film documentaire réalisé en 2021 dans le village éponyme  touristique connu sur le plan national et international grâce à son architecture exceptionnelle avec ses maisons décorées aux mains orfèvres des femmes. Selon son réalisateur, Benjamin Géminel, l’idée du film lui est venue alors qu’il visite Tiébélé depuis 30 ans. Ayant donc appris l’insécurité, le terrorisme qui s’abattent sur le pays des hommes intègres, il s’est vite imaginé ce que cela pouvait avoir comme conséquence sur la vie des habitants de cette localité. « Tiébélé, loin des combats, compte encore tous ses habitants, mais la peur s’est installée et bouleverse subrepticement l’équilibre du village», dit-il. Issouf, le narrateur du film, assis sous un manguier, raconte désespérément la nostalgie du temps passé et les conséquences engendrées par cette crise sécuritaire sur le tourisme.

Issouf, assis sous son manguier, raconte des bons souvenirs. (PH.Benjamin G.)

Bob est le héros du film. Auparavant vendeur d’objets d’arts avec les touristes, il est obligé de se reconvertir en orpailleur dans le site minier artisanal de Kollo qui attire désormais la plus part des habitants du village, pour pouvoir scolariser ses enfants et assurer la pitance quotidienne. Avec tous les problèmes liés à ce métier, espace de non droit, les stupéfiants et autres difficultés, Bob mène cette activité, sous le regard impuissant de ses enfants, qui est désormais la seule alternative pour la famille. «Les jeunes qui ont perdu leur travail rejoignent les rangs de la milice villageoise d’auto-défense et patrouillent le fusil à la main», selon le réalisateur qui affirme que  «Tiébélé est le récit intime d’un désastre qui s’annonce».

Le travail de l’or devient la seule alternative pour plusieurs habitants comme Bob.(PH.Benjamin G.)

Dans Tiébélé, il est aussi question de la mise en exergue de ces braves femmes peintres qui rencontrent des difficultés pour repeindre leurs cases. Madame NASSARA, l’une des responsables de ces femmes fait savoir que ce sont les revenues touristiques qui aidaient les femmes financièrement à pouvoir repeindre chaque année leurs maisons. Mais avec l’avènement du terrorisme dans le pays, les touristes ne viennent plus car le pays est classé  «zone rouge », s’alarme t-elle. Le film débouche sur Kaya, une localité située dans la province du Sanmatenga au nord du pays où une fillette de douze ans raconte sa mésaventure avec l’arrivée du terrorisme dans cette zone il y a de cela  un an (NDLR, au moment où le tournage a lieu).

La diffusion du film, le tout dernier du réalisateur, sera suivie d’un débat. Un rendez-vous donc à inscrire dans vos agendas.

Par Abatidan Nassara

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