Cela fait maintenant 10 ans que l’Association « Dizenidani » pour la Promotion Educative de Tiébélé – A.D.P.E.T. – organise le Concours Dora, peinture murale traditionnelle kassena à la cour royale de Tiébélé. Cette année, du 20 au 23 mars, les organisateurs ont encore sacrifié à la tradition en organisant la 9e édition qui a vu la participation de 120 filles issues de 12 lycées et collèges de la commune de Tiébélé.
Lycée départemental de Tiébélé, lycée communale de Tiébélé, CEG de Tiyalo, lycée de Kaya, CEG de Kaya, lycée de Gueno, CEG de Tangassogo, CEG de Lô, lycée privé l’Excellence, Lycée la Vision, Lycée Babouepoa et le lycée privé TLK. Ce sont là les douze établissements d’enseignement secondaire qui ont pris part la 9e édition du Concours « Dora », peinture murale traditionnelle Kassena qui s’est déroulée du 20 au 23 mars 2024 à la cour royale de Tiébélé. Au nombre de cent vingt filles dont dix par établissement, elles ont été encadrées par vingt quatre (24) formatrices dont deux par lycée ou collège pendant quatre jours.
Le concours à travers « Dora » définit comme étant l’art de peindre les maisons en pays kassena, est une sorte de formation qui vise à inculquer le savoir-faire des femmes kassena à ces jeunes filles en vu de pérenniser cet art pictural. Il contribue également à renouveler les peintures de la cour royal de Tiébélé en voie d’être inscrite sur la liste des biens culturels matériel du patrimoine mondial de l’UNESCO. Pendant une dizaine d’année donc l’association Dizenidani et son partenaire la Fondation Cuomo font de la conservation et la protection de l’architecture kassena leur cheval de batail. C’est pourquoi la Fondation ne cesse d’apporter son soutien en tant que partenaire principal à cette initiative de Dizenidani qui contribue énormément à ce combat d’inscription de la cour royale à l’UNESCO.
Pour Abatidan Casimir Nassara, président de l’association Dizenidani, le concours est une aubaine pour préparer la relève en vu de continuer à exploiter cet art sur l’architecture kassena. C’est pourquoi, il a toujours invité les jeunes filles à avoir un œil regardant sur les gestes de leurs formatrices. Il a aussi relevé le caractère éducatif du concours qui permet aux lycéennes de maitriser les valeurs intrinsèques de la culture kassena.
Pendant quatre jours donc, les candidates, de leurs mains orfèvres vont transformer des surfaces délabrées des maison de la cour royale en des œuvres d’art. La latérite rouge, le dora, la bouse de vache, le graphite, le kaolin, les galets, les plumes de pintade, le sor-vor, les gousses de néré, le balai, etc. sont entre autres, les matériaux et objets utilisés pour obtenir les différentes couleurs et symboles de décoration. Amandine Abassiri est une fille du lycée départemental de Tiébélé qui participe pour la première fois au concours. Elle se dit très heureuse de pouvoir prendre part à cette édition. Pour elle, il est nécessaire et vital de connaitre sa culture à travers la peinture murale traditionnelle kassena. C’est pourquoi, dit-elle, elle n’a pas hésité un instant lorsque l’occasion de participer à la 9e édition s’est présentée en elle.
Au cours du déroulement du concours, les filles ont vu leurs œuvres visitées par leurs professeurs d’écoles et des personnalités locales. C’est le cas par exemple de Akowè Victor Zanguyo, ex-maire de la commune de Pô, qui a fait le déplacement depuis la cour royale pour admirer le travail des filles. A la fin des quatre jours du concours-formation, un jury composé de trois membres est passé faire la notation. Les résultats du travail des membres de jury ont été mis dans une enveloppe fermée en attendant la cérémonie de remise des prix.
La présente édition du concours a eu non seulement le soutien financier de la Fondation Cuomo mais aussi de GELPAZ IMMO en tant que sponsor officiel et d’autres partenaires. Le président de l’association Dizenidani, tout en remerciant tous les partenaires et particuliers qui soutiennent depuis dix ans l’activité, espère que la 10e édition du concours va se dérouler à la cour royale de Tiébélé, site classé patrimoine culturel de l’UNESCO et non pas à la cour royale de Tiébélé tout simplement.
Par ACN