La Semaine Nationale de la Culture (SNC) Bobo 2023 se tient du 29 Avril au 6 Mai 2023 dans la ville de Sya. Dans la province du Nahouri, quatre troupes dans la catégorie Arts du spectacle, deux restauratrices dans la catégorie Art culinaire et six archers dans la catégorie sport traditionnel prennent part à la biennal de la culture burkinabè. À moins d’une semaine de la tenue de l’événement, une équipe de Nahourinews est allée à la rencontre de la troupe Digoulifanga en lice dans la catégorie Arts du spectacle pour cette édition. C’était lors de sa séance d’entraînement à la salle de ciné de Pô. Avec Mahamadou ADJAHOURABOU, l’un des encadreurs de la troupe, on est passé en revu l’état d’avancement des préparatifs, les critères de notation et les difficultés rencontrées lors des séances d’entraînement. Il a aussi rassuré que les petits plats sont entrain d’être mis dans les grands afin de mieux outiller la troupe. Objectif : défendre l’identité culturelle de la province du Nahouri au milieu d’une diversité de cultures venues des quarte coins du pays. Nous vous proposons l’intégralité de l’interview.
Nahourinews (NN) : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Je m’appelle Mahamadou ADJAHOURABOU. Je suis en service à la Direction provinciale de la culture, des arts et du tourisme du Nahouri, précédemment ex Directeur provincial de la culture .
NN : On voit que vous accompagnez les troupes dans leurs préparatifs. A quel niveau en sommes-nous ?
Oui, nous avons commencé à préparer nos troupes pour la SNC. Vous savez que c’est en 2019 qu’il y a eu les éliminatoires régionaux et les troupes étaient prêtes pour une phase finale au niveau de Bobo 2020. Et beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Il y a eu la pandémie à Coronavirus qui a fait qu’on a pas pu tenir les phases finales en 2020. Aussi, il y a l’insécurité . Donc, si aujourd’hui, les autorités de ce pays ont décidé à ce qu’ont reprenne les activités culturelles, il faut quand même, vu le temps passé, qu’on recycle un peu les troupes pour leurs permettre d’avoir des prestations de belles factures au niveau des phases finales. Puisqu’au niveau des phases finales, les tâtonnements, les improvisations ne sont pas tolérés. Donc, il faut véritablement que les artistes se préparent .Et c’est à ce titre que nous avions demandé l’appui des différentes délégations spéciales afin que nous puissions donner un recyclage à nos représentants pour avoir des prestations de belles factures au niveau de Bobo.
NN : On sait aussi qu’il y a des critères de notation, est-ce que vous pouvez revenir sur là-dessus ?
Les critères de notation c’est en fonction des disciplines. Je pense qu’on niveau de la danse traditionnelle, les critères ne sont pas les mêmes qu’au niveau de la musique instrumentale ou bien au niveau de la vedette de la chanson traditionnelle . Mais tout compte fait, nous avons des représentants au niveau de la vedette de la chanson traditionnelle représentés par la vedette <Digoulifanga>. À ce niveau, on peut avoir des critères comme la performance vocale, la valorisation du patrimoine culturel. On peut avoir la présence scénique, l’occupation scénique et aussi les performances instrumentales comme les virtuosités, c’est-à-dire comment ceux qui sont sur la scène, les différents musiciens, maîtrisent leurs instruments. Il y a aussi l’harmonie et la synchronisation. Ce sont tous ces éléments qu’on apprécie.
NN : Vous qui êtes avec cette troupe depuis bien longtemps, est-ce qu’on peut dire qu’elle est prête pour faire vibrer la population du Nahouri ?
Pour l’instant nous avons commencé les entraînements. Nous pensons qu’à la deuxième ou à la troisième séance nous verrons effectivement ce que la troupe pourra sortir comme performance. Mais pour l’instant nous avons bon espoir. Puisque la troupe c’est un vieux de la vieille qui s’y connait. Donc depuis-là ce sont des petits réglages en fonction des points positifs et négatifs qui ont été relevés par le jury pendant les éliminatoires de 2019 que nous essayons de corriger pendant ces phases d’entraînement. Mais au regard de l’engagement de la troupe l’espoir est permis.
NN : Est-ce que vous rencontrez des difficultés pendant ces préparatifs ?
Les difficultés, ils n’en manquent pas parce que le cadre même du travail n’est pas facile. D’ici-là que le soleil monte, ça devient un peu compliqué pour le travail. Les commodités, tout ce qu’il y a pour pouvoir tenir n’est pas réuni. Mais nous essayons de faire avec tout en espérant que les jours à venir, ça ira.
Avez-vous un message particulier ?
S’il y a un message particulier c’est à l’endroit de nos vaillants artistes. Nous leur demandons à véritablement se mettre dans les séances d’entraînements pour que nous ne fassions pas de la figuration au niveau des phases finales. Nahouri est toujours reconnu au niveau de la SNC . Nous avons une place de choix là-bas. C’est à nous de la saisir, de prouver que nous méritons ces places. Le Nahouri est une province à dominance culturelle donc nous avons ce devoir de défendre cette identité. S’il y a un message à leur endroit c’est de véritablement se mettre au sérieux pour que nous puissions aller dans de bonnes conditions et de demander à tous ceux qui peuvent accompagner de le faire. Parce que souvent c’est pas simple. Ça demande beaucoup au niveau de l’accoutrement des instruments. Donc au niveau des autorités, que ce soit de bonnes volontés, tous ceux qui peuvent apporter quelque chose pour encourager nos ambassadeurs de notre culture, qu’ils le fassent, parce que ça y va de notre identité.
Propos recueillis par Abatidan NASSARA et transcris par Wezemba AOUYA (stagiaire)