NAHOURINEWS
Economie La Une

Élections consulaires: «C’est moi seul je me suis voté dans le Nahouri», confit Narcisse SIA

Le 14 novembre 2021, les acteurs du monde du commerce et d’industrie étaient appelés dans les urnes, pour élire à leur destinée, dans toutes les régions du Burkina Faso, les membres de la Chambre de Commerce et d’industries du Burkina Faso – CCI-BF. Dans la région du Centre-sud, le choix de la majorité des électeurs dans la catégorie BTP s’est porté sur la personne de Narcisse SIA, entrepreneur en BTP dans la province du Nahouri. Pour mieux comprendre le contexte dans lequel son élection s’est passée, Nahourinews a bien voulu le rencontrer. C’est sans détour que le natif du village de Guelwongo se confie à nous. De ses projets au cours de son mandat, au contenu de son élection en passant par son arrivée dans le BTP, etc., le désormais membre consulaire nous a tout dit dans cette interview exclusive que nous avons le plaisir de vous faire lire.

Narcisse SIA dans son bureau

NAHOURINEWS : Depuis combien de temps évoluez vous dans le domaine du BTP ?

Narcisse SIA : Je suis entrepreneur dans le BTP (Bâtiment et travaux publics) il y’a environ bientôt 10 ans. En plus du domaine du BTP je mène d’autres activités comme le commerce général de tout ce qui rentre dans le cadre de la construction.

Dites nous, comment se sont déroulées les élections qui vous ont permis d’être membre consulaire au niveau de la chambre de commerce et d’industrie de la région du Centre-sud, le 14 novembre 2021 ?

Les élections se sont bien passées. C’est vrai que ça n’a pas été facile mais dans l’ensemble ça va. Qui parle d’élection parle d’examen. On a la peur dans le ventre car on ne sait pas qui va passer et qui ne va pas passer. Même si on a beaucoup d’espoir d’être élu, on ne peut pas être sûr à 100%, parce qu’à la veille même des élections tout peut chambouler, on peut te détourner. Au moment où je déposais ma candidature, je priais le bon Dieu de me mettre en tête car j’ai senti que les gens ne cherchent pas la qualité dans tous les investissements d’infrastructures qu’ils réalisent.

Comment êtes vous arrivés en BTP ?

Ce qui m’a fait venir en BTP est que j’ai fait une formation en génie civil. J’ai fait le bâtiment avant de venir travailler avec le grand frère. C’est après ça que j’ai jugé nécessaire de créer mon entreprise. Donc c’est un domaine qui me passionne. C’est un domaine que j’ai aimée. C’est pour cela que je me suis dit que si on me met devant je vais emmener mes frères à aimer aussi ce métier pour pouvoir apporter, un jour la qualité dans notre région. C’est tout ça qui m’a motivé à candidater pour ce poste. Dieu merci j’ai été élu. Je lui rend grâce.

Étiez-vous combien de candidats à convoiter ce poste dans le Nahouri ?

Nous étions deux candidats pour le poste de BTP dans la région et nous étions tous du Nahouri. Il y avait Claude Gomgnimbou et moi. Il y avait également 30 électeurs dans la région. Quinze à Manga, trois à Kombissiri et douze à Pô y compris moi-même. Mais sur les douze votants à Pô je n’ai eu qu’une seule voix. Ce qui veut dire que c’est moi-même je me suis voté. Les autres ont tous voté mon challenger. A Manga il y’a eu treize qui m’ont voté sur les quinze. Ma chance est que à Kombissiri tous les trois votants ont porté leur choix sur moi. Vous savez ? Dieu défend toujours les orphelins. Et c’est ce qui me réjouit. Moi j’ai été orphelin de père quand j’avais trois ans. Donc j’ai compris que c’est au moment où tu es seul là que Dieu défend pour toi. Dieu défend plus les orphelins que ceux qui ont des parents. J’avais le courage parce-que je me suis dit que si Dieu m’a dit d’aller déposer ma candidature, c’est qu’il sait ce qu’il prépare pour moi.

Comment avez-vous accueilli la proclamation des résultats de l’élection ?

Je n’ai plus besoin de vous dire que c’était la joie totale. (Rire). Quand j’ai entendu les résultats, j’étais le premier à appeler tous les électeurs du Nahouri y compris mon concurrent. Je les ai félicités. J’ai dit merci beaucoup à eux pour leur soutien. Je les ai faits comprendre que c’est grâce à eux, même s’ils m’ont pas voté, que je vais siéger à Manga comme élu consulaire. « S’il n’y avait pas d’entrepreneurs du BTP au Nahouri, il y aurait même pas d’élection dans la catégorie BTP au Nahouri et on allait même pas avoir ce poste. Donc c’est grâce à votre soutien qu’on a eu le poste au niveau du BTP pour le Nahouri et j’ai été candidat », ai-je dit. Je les ai demandé à ce qu’on mette la main dans la main pour accomplir notre mission qui est de défendre le BTP. Je suis quelqu’un qui aime mon ennemi plus que mon ami car mon ami lui il est déjà avec moi. Pourtant mon ennemi je dois le faire savoir que je ne suis pas mauvais mais c’est peut-être qu’on ne s’est pas compris. Et c’est pour ça que j’aime dire «malheur à celui qui va creuser un trou pour que son enfant vienne y tomber demain ». Je suis élu pour cinq ans et après moi, peut-être, ce sont nos enfants qui vont y venir. Donc on a pas intérêt à creuser des trous. Je les ai invité donc à venir pour qu’ensemble on mette le béton de la fondation afin que ceux qui vont venir puisse déposer les briques. Heureusement ils m’ont compris, je crois, même s’il y’en avait qui étaient encore réservés parce-que ils disent être découragés. Je les ai rassurés que j’ai besoin de eux tous pour qu’on travaille ensemble. Quand Dieu défend pour toi il ne faut plus parler beaucoup.

Quelle est la prochaine étape après votre élection ?

J’attends maintenant l’installation des membres du bureau consulaire, le 25 novembre, selon le calendrier, pour voir dans quelle mesure je vais repasser dans les trois provinces pour remercier les gens et donner le top départ des grands chantiers qui nous attendent.

Quels sont vos projets pour votre mandat les cinq ans à venir ?

Premièrement je veux qu’on puisse mettre, dans chaque province de la région du Centre-sud, des associations regroupant des entrepreneurs du secteur du BTP. À l’issu de la formation de ces associations, on va chercher à les fédérer. Cela va nous permettre de bien nous connaître, être mieux structuré et soudé pour prendre une bonne direction. En plus de ça, je ne vais pas faire de fausses promesses ici car, comme on le dit souvent, c’est le terrain qui commande la main-d’œuvre. Nous allons travailler donc en fonction de ce que nous allons trouver sur le terrain. Il ne faut pas prévoir demain sans connaître ce qui peut arriver la nuit. Par exemple aujourd’hui on a la situation sécuritaire qui est là et qui change la donne à tous les niveaux. Mais qui l’aurait cru il y’a cinq à six ans passés.

Avez-vous besoin de soutien particulier pour réussir votre mandat ?

Bien-sûr que oui. Par exemple les grands frères comme Pascal Tigahiri dit GRI-GRI qui ont déjà été des élus consulaires me sont très utiles. Ce sont des gens que nous, nous devons consulter. Quelle qu’en soit la situation, il nous a devancés là-bas et il est mieux placé pour nous conseiller. Même celui qui vient de partir, Yamine, eux tous on doit les consulter. Et après ça, les tonton Kaba qui sont à Pô et autres personnes nous devons les approcher tous. Chacun d’eux va apporter sa pierre afin qu’on puisse relever le défi. Comme je l’ai dit plus haut, c’est la première fois de bénéficier du poste de la catégorie BTP au Nahouri, et notre objectif est de travailler à fonder une base, faire une fondation solide avec du béton armé pour que ceux qui vont venir puisse monter, même si nous on va souffrir.

Quelle est la configuration du Bureau de la chambre de commerce et d’industrie au niveau régional ? Prétendez-vous au poste de président ?

Je sais qu’au niveau de notre région on a nos aînés qui sont déjà là-bas. Et au niveau du BTP je suis le seul dans la région, il y’a la catégorie restauration aussi qui est seule et la catégorie du Petit commerce eux ils sont au nombre de trois. Donc nous sommes cinq dans la région. Et je sais qu’il y aura le président , le secrétaire, un truc de ce genre. Cependant j’ai un doyen là-bas qui était président et qui vient d’être réélu membre consulaire. Donc si cela ne tenait qu’à moi, on doit le reconduire, surtout que les statuts donnent droit à deux mandats non renouvelables. Cela permettra à nous qui venons d’arriver de mieux comprendre, avoir une bonne expérience sur le fonctionnement du bureau avant de prétendre à la tête. Mais j’ai peur de celui qui va te dire «il faut aller, nous on compte sur toi ». Ça c’est un piège qu’on t’a tendu. Si on te dit d’aller et tu pars, il faut que tu grouilles réussir. Par exemple si aujourd’hui ces grands frères qui sont déjà là-bas me disent «Narcisse, Monsieur SIA, il faut aller », je vais vouloir les honorer en affrontant le défi. Et dans ce cas là je serai obligé de réussir ma mission car leur conseils me seront très précieux. Donc s’ils me disent de passer devant je passerai. Mais si c’est ma volonté, je préfère qu’il continue avec son deuxième mandat et après nous aussi on verra ce qu’on peut faire. Il y’a plusieurs postes donc je peux me retrouver à quelque part. C’est l’ensemble des cinq membres qui font vraiment le travail.

Propos recueillis par Abatidan NASSARA

 

 

 

Cela peut vous intéresser

2 commentaires

Christian BOA 3 décembre 2021 at 11 h 17 min

Much appreciated!

Répondre
Songa Abdoul Razac 4 décembre 2021 at 17 h 29 min

In God we trust felicitation grand frere

Répondre

Laisser un commentaire