En marge du concours artistique organisé par l’association ZENA-DAM le 29 Décembre 2022 au profit de ses élèves parrainés, Mahamadou ADJAWOURABOU, Chef de Service Administratif et Financier chargé de la protection du patrimoine culturel et touristique dans la province du Nahouri est revenu sur le rôle du carquois dans la culture kasséna, sa place dans l’environnement culturel au Burkina Faso ainsi que la nécessité de valoriser ce trésor culturel national à travers des initiatives qui tendent à le ressusciter.
Le carquois de parade est un objet symbolique qui caractérise la bravoure, la combativité et le courage dans la culture kasséna dont tout chef de famille doit s’en approprier, selon Mahamadou ADJAWOURABOU. À l’en croire, quand on a cet objet, cela signifie qu’on est prêt à défendre. «Un chef de famille doit toujours être prêt à défendre sa famille et pour le faire, il faut avoir de quoi défendre. Et là, nous avons le carquois», s’est-il défendu.
Il précise par ailleurs que le carquois de parade est porté au dos pour effrayer l’ennemi sinon le vrai carquois dans lequel on met les flèches pour tirer à l’arc est généralement à côté.
Le Chef de service administratif et financier chargé de la protection du patrimoine culturel dans la province du Nahouri n’a pas manqué de situer les occasions lors desquelles cet objet symbolique est utilisé. Il a fait noter qu’il est utilisé dans l’ancien temps pour célébrer une victoire ou accompagner un patriarche dans sa dernière demeure.
«Généralement quand on va au combat et qu’on revient avec une victoire, à l’entrée du village on le porte pour parader, célébrer cette victoire, etc. Ou encore dans l’ancien temps, il y avait des animaux sauvages qui pouvaient faire irruption dans un village pour agresser les gens ou les animaux domestiques comme le lion par exemple, et là, il fallait se regrouper pour l’abattre. Et quand on arrive à l’abattre, ça devient aussi une victoire qu’il faut célébrer. Enfin, quand un patriarche décède, pour l’accompagner dans sa dernière demeure, c’est ça qu’on porte pour dire qu’il a été courageux, un bon exemple pour le village», a-t-il expliqué.
Parlant de sa place dans le monde culturel au Burkina Faso, M. ADJAWOURABOU a indiqué que le carquois de parade est classé au rang de patrimoine culturel immatériel depuis 2015 et son concepteur, le chef de Guian dans la commune de Zecco ( Nahouri) est proclamé Trésor Humain Vivant ( THV) par le président du Faso d’alors. De son avis, cet objet culture et rituel est propre à la culture kasséna-nankana dans la province du Nahouri et que son concepteur est l’unique au pays des hommes intègres à être reconnu par l’État comme détenteur de ce savoir faire.
«Le Burkina a reconnu la nécessité du carquois en 2015 qui a été placé au rang de patrimoine culturel immatériel et son concepteur proclamé Trésor Humain Vivant (THV). Le Nahouri a donc deux (02) THV. Il ya le chef de Guian pour le carquois et Madame Kayé Tintana pour la peinture», a-t-il fait ssavoir avant d’émettre le vœu que ces objets soient bien protégés et promus.
Wezemba AOUYA (stagiaire)