En début de l’année 2022, nous avons rencontré Aziz Nignan, Président du Conseil d’Administration (PCA) de la Société Coopérative avec Conseil d’Administration – Bâtir l’Avenir (SCOOP-CA), une société burkinabè qui œuvre pour le développement économique. Il est le promoteur du projet SOFATO. Avec lui, nous avons abordé l’évolution du projet, les innovations apportées en cette année 2022 et la période à laquelle les burkinabè peuvent espérer la première boite de tomate « Made in Burkina ». Aziz Nignan a également saisi l’occasion pour adresser ses vœux de nouvel an aux burkinabè et particulièrement au investisseurs qui ont cru à ce projet et invité tous ceux qui n’ont pas encore rejoint le bateau de le faire pour un développement économique endogène du pays des Hommes intègres.
Nahourinews : Comment se porte la coopérative aujourd’hui ?
Aziz Nignan : La coopérative se porte très bien avec son projet phare SOFATO, une coopérative d’investissement qui nous permet de lever des fonds en toute légalité à travers l’acte uniforme OHADA et par l’actionnariat populaire.
A quel niveau se situe aujourd’hui la réalisation de ce projet ?
Au niveau de la construction, en terme de réalisation nous sommes à un niveau de 80%. Il reste pratiquement la pose de la charpente et la construction métallique. Ce sont de grands bâtiments sans poteaux. Il n’y a pas de poteaux à l’intérieur parce-que la technologie turque travaille avec beaucoup plus d’espace. Sur le site de un hectare, nous avons trois grands bâtiments. Le premier bâtiment c’est la chaîne de production qui fait neuf cent quatre vingt quatre mètres carrés (984 m²). Le second bâtiment c’est l’administration qui mesure trois cent vingt cinq mètres carrés (325 m²) et le troisième bâtiment qui est le magasin de produits finis fait quatre cent mètres carrés (400 m²). Ce sont vraiment de grands bâtiments et comme c’est une usine, il faut les travailler avec des vibrations, des outils de qualité, des fers normalisés, afin que cela puisse bien tenir dans le temps.
Dites nous, est-ce qu’il y’a des innovations dans le processus de réalisation du projet ?
En cette année 2022 nous avons innové pour être plus proches de nos investisseurs en mettant en place l’application mobile “Actionnariat populaire ” qui est en marche depuis quelques semaines. Elle est téléchargeable sur Play store et est accessible à tout le monde. A travers cette application, tous ceux qui désir souscrire peuvent le faire sans se déplacer. Ils pourront également suivre l’actualité de SOFATO et savoir à quel niveau sommes-nous avec le projet. Les suggestions y sont également les bienvenues. L’objectif de cette plateforme c’est de pouvoir atteindre un million de personnes et pouvoir faire, à l’avenir, des levées de fonds de 1 milliard avec des timings réduits d’une semaine à dix jours.
Quelle est la nature de vos souscripteurs ? Sont-ils tous des résidents ou y a-t-il la diaspora ?
La plupart de nos investisseurs, 80%, c’est la diaspora. Les burkinabè de l’intérieur aussi ont souscrit. Mais comme vous le savez, beaucoup reste des Saints Thomas. Ils veulent voir avant de croire. Quand quelque chose est à son début, c’est difficile de convaincre les plus pessimistes. Maintenant il nous appartient de prouver qu’on n’est sérieux et nous voulons ensemble le développement de notre cher pays, le Burkina Faso. Nous espérons que les années à venir, plus de nationaux comprendront et accepteront investir dans l’actionnariat populaire.
Actuellement, quel est le plus urgent à réaliser dans le projet ?
Le plus urgent c’était la construction. Et comme je l’ai dit auparavant, nous sommes en train de finaliser ça. L’urgent en cette année 2022 c’est l’équipement que nous attendons. Parce que la pandémie du Covid-19 a porté un coup dur à l’économie mondial. Avant la pandémie, nos contenaires pouvaient arriver ici au pays dans maximum quarante cinq jours. Et avec la maladie, il y a un manque de contenaires. Donc nous-mêmes, nous devons nous déplacer en février prochain en Turquie pour voir avec l’équipe qui doit convoyer ça. Et le convoi peut durer deux mois minimum et trois mois maximum. Donc aujourd’hui c’est l’arrivée de l’équipement qui nous préoccupe. Sinon au niveau de l’usine comme je l’ai déjà dit, il reste la charpente, la construction métallique et la peinture que nous allons mettre après les montages afin de passer à la coupure du ruban.
Quant est-ce peut-on espérer la première boite de tomate SOFATO ?
Notre plus grand défi cette année c’est de démarrer l’usine. Et je pense que ce défi sera relevé. Parce que nous avons un nouveau projet que nous voulons lancer mi-février en 2023 si tout va. Tout est mis en place en tout cas pour démarrer l’usine SOFATO au plus tard dans le dernier semestre de l’année 2022. Et comme c’est une souscription massive et volontaire, nous lançons un appel à tous ceux qui n’ont pas encore pu souscrire à la coopérative pour la mise en place de SOFATO, que c’est toujours possible. Ils peuvent toujours souscrire, soit en se déplaçant à notre bureau situé à Gounghin non loin de petit Paris, soit en utilisant l’application Actionnariat Populaire. Nous avons déjà mobiliser 72 % des fonds, il reste 28%. La part sociale fait 5000 FCFA. Le minimum fait dix parts sociales qui font cinquante mille francs FCFA. Toute personne physique ou morale peut souscrire à ce projet là qui va créer cent emplois directs et plus de quinze mille emplois indirects. C’est une première dans la sous région. Ça va permettre à certains jeunes aussi de s’inspirer de nous et emboîter nos pas afin qu’on puisse bâtir un Burkina prospère et meilleur.
Quels sont vos vœux pour cette année 2022 ?
Je formule des vœux de santé, succès, sécurité, relance économique. Nous souhaitons également, comme le président l’a dit, un gouvernement séré et soudé. Je souhaite aussi que la jeunesse soit impliquée davantage car on ne peut pas faire une relance économique sans l’implication de la jeunesse entreprenante. Mes vœux aussi c’est d’être sincère dans nos engagements, dans nos discours pour qu’ensemble nous puissions faire sortir le Burkina de ce gouffre, de cette incertitude, de cette panique dans laquelle vivent les Burkinabè aujourd’hui. Si l’économie est relancée et les gens se sentent en activité, ça réconforte la population. Et la majeure partie de cette population c’est la jeunesse. Mais si cette jeunesse n’est pas impliquée dans la relance économique, ça pose problème. Que Dieu et les mânes de nos ancêtres nous assistent et nous fassent retrouver la gaîté et le vivre ensemble pour un Burkina meilleur.
Interview réalisée et retranscrite par Abatidan NASSARA