Une mission du ministère de la Culture des Arts et du Tourisme avec à sa tête madame Kaboré du Département général du patrimoine culturel était dans la province du Nahouri, ce 14 décembre 2021. Objectif : rendre hommage aux Trésors Humains Vivants de la province.
Kayè TINTANA ou maman Kayè comme l’appelle affectueusement son entourage est l’une des femmes rares dans le domaine de la décoration murale à Tiébélé. Mariée dans la cour royale de Tiébélé, elle dit avoir appris ce travail de décoration, lorsqu’elle avait l’âge de quinze ans, auprès des femmes de son village natal, notamment avec sa maman. Elle a été faite Trésor humain vivant du Burkina Faso avec 16 autres personnes aux mains habiles dans leurs domaines respectifs. D’ailleurs, dans la province du Nahouri, ils sont deux monuments de l’art à mériter cette distinction. Il s’agit de Zoubiré Sia, le chef de Guian dans la commune de Zécco qui évolue dans le domaine de l’artisanat et Kayè Tintana dans le domaine de l’art pictural. Pour lui rendre hommage, une mission conduite par madame Kaboré du Département général du patrimoine culturel a implanté un panneau en son nom, le 14 décembre dernier à la cour royale de Tiébélé. C’est dans une joie indescriptible que les habitants de la cour ont accueilli cette marque de reconnaissance à l’endroit de leur maman.
“Maman Kayè”, âgée de quatre-vingt-un an, est la doyenne des femmes formatrices qui assurent annuellement la formation des jeunes filles scolaires dans le cadre du concours “Dora” en décoration murale organisé par l’association Dizenidani et soutenu financièrement par la FONDATION CUOMO, un partenaire sûr et fidèle de cette activité[https://nahourinews.bf/patrimoine-mondial-de-lunesco-la-fondation-cuomo-soutient-la-cour-royale-de-tiebele-pour-son-inscription/].Aujourd’hui son savoir-faire est enseigné à la jeune génération dans le domaine de l’art pictural. Grâce à ses connaissances ancestrales, Kayè Tintana a pu voyager, accompagnée d’autres femmes de son école, dans plusieurs pays du monde, notamment la Chine, la France, la Belgique, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, etc. Sans oublier ses multiples sorties à l’intérieur du pays afin d’exporter la culture Kassena-nankana. Aujourd’hui, sous le poids de l’âge, la spécialiste du «dora» est confiante que la relève sera assurée grâce à ses enseignements.
Par Abatidan NASSARA