Lors de sa visite à Tiébélé, le 17 août 2024, pour annoncer officiellement l’inscription de la Cour royale de Tiébélé aux habitants de la localité, le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Rimtalba Ouédraogo a prononcé un discours dans lequel il rend un vibrant hommage à tous les acteurs qui ont travaillé depuis la nuit des temps pour l’atteinte de la victoire d’inscription de la Cour royale à l’UNESCO.
«Cette victoire-là, c’est l’aboutissement d’un très long processus qui a nécessité une forte implication d’abord de la Cour royale de Tiébélé, une implication individuelle mais aussi une implication collective. C’est une victoire qui a également été le fruit du travail titanesque du comité scientifique auquel il convient de rendre un vibrant hommage. Parce que c’est ce travail scientifique de recherche et de documentation qui a permis de constituer un dossier solide. Quand nous arrivions à New Delhi, nous étions sûrs pratiquement à 95% que nous allions revenir avec cette victoire, parce que le dossier était très solide. Je pense que nous le devons au comité scientifique, aux techniciens du ministère de la culture, du ministère des enseignements supérieurs. Et donc c’est une victoire collective», a dit Jean Emmanuel R. Ouédraogo à sa prise de parole devant la Cour royale en présence des notables et la population sortie nombreuse pour accueillir les autorités gouvernementales.
Le premier responsable de la culture a aussi fait une mention spéciale aux habitants de Tiébélé. «Je tiens ici à souligner que le mérite revient en premier lieu aux populations de Tiébélé, à la cour royale de Tiébélé. Parce que si c’est bien, c’est vous qui avez su le préserver jusqu’aujourd’hui. La cour royale de Tiébélé, c’est un élément majeur de la culture et du patrimoine des populations ici. Donc, en premier lieu, le mérite vous revient», a t-il dit.
Jean Emmanuel Rimtalba Ouédraogo n’a pas oublié de faire noter que cette victoire d’inscription de la cour appelle désormais à un engagement individuel et collectif pour sa préservation et sa protection. «La victoire que nous avons obtenue à New Delhi, c’est également une victoire qui nous engage. Parce que cela signifie que désormais, la Cour royale de Tiébélé n’est plus juste un bien de la communauté de Tiébélé, ce n’est pas juste un bien de la communauté de la région du centre-sud, ce n’est plus juste un bien du Burkina Faso, c’est un bien désormais qui appartient à toute l’humanité. Ce qui signifie que notre responsabilité collective et individuelle est très grande. Parce que nous devons tous désormais être des acteurs de la préservation de ce bien du patrimoine mondial qui ne nous appartient plus à nous, mais qui est devenu désormais un bien pour tous les citoyens du monde. Et quand je parle de responsabilité, c’est pour dire que désormais, Nous avons le devoir de faire en sorte que cette cour royale qui est l’expression d’un savoir, d’un savoir-faire séculaire, qui est également un élément matériel, qui est l’expression de la culture de la communauté ici, que toutes ses valeurs-là soient préservées», a-t-il appelé tout en rappelant que l’inscription a été assortie d’un certain nombre de recommandations. C’est pourquoi, il a invité qu’un «dispositif efficace de protection et de promotion de la cour royale de Tiébélé qui est désormais un label soit mis en place».
Pour la préservation, Jean Emmanuel dit être conscient qu’il y’a des difficultés et a rassuré de l’accompagnement de son département pour relever ces défis. «Le premier aspect, c’est la préservation. Il y a un certain nombre de difficultés que nous connaissons. Des difficultés foncières mais aussi des difficultés de préservation parce que chaque année après la saison de pluie, il faut un gros travail, bien sûr, pour remettre tous ces dessins qui sont des expressions, qui sont des messages. Il faut les reprendre chaque année . Ce qui veut dire que désormais nous devons redoubler d’efforts non seulement pour la sécurisation foncière mais pour la réhabilitation continuelle de la cour royale de Tiébélé. Le ministère est là et le ministère sera toujours aux côtés des populations, aux côtés de la cour royale de Tiébélé et de sa majesté pour assurer cette responsabilité», a rassuré l’hôte du jour.
Pour ce qui concerne la sécurité foncière, le ministre a fait noter qu’elle incombe avant tout à la cour royale et aux populations de Tiébélé qui doivent comprendre aujourd’hui que «toutes les bornes de la zone servitude qui se sont implantées de la cour doivent être tout simplement dégagées» pour laisser une zone tampon, une zone de servitude qui contribue à la préservation du site. Au cours de son message aux habitants de Tiébélé, monsieur Ouédraogo a aussi annoncé que Déjà le ministre de l’environnement promet une forage à la cour royale. Lors de la visite la délégation gouvernementale a aussi planté symboliquement quelques arbres – principalement le néré qui contribue à décorer les maisons – pour inviter les populations de Tiébélé à reverdir tous les environs de la cour.
Selon le ministre toutes ses actions n’est qu’un début de l’inscription de la cour au patrimoine mondial de l’UNESCO qui ouvre la porte à de très belles perspectives en termes d’investissements. «Nous allons travailler à ce que cette inscription, à ce que ce label crée des retombées substantielles, durables pour les jeunes, les femmes, les hommes et toutes les populations de la commune», a-t-il rassuré.
Jean Emmanuel Rimtalba Ouédraogo a terminé son discours en invitant les populations à prendre conscience désormais qu’après la réjouissance suscitée par l’inscription, c’est désormais des moments de responsabilités. «C’est aussi un message pour dire partout au Burkina Faso et surtout au reste du monde que le pays est debout. Nous sommes arrivés à Tiébélé et quand on voit sur les visages, ce sont des populations heureuses, fières de leur culture, de leur patrimoine et qui ne doutent pas un seul instant de l’avenir. Et je souhaite que ce sentiment soit le sentiment qui habite chaque Burkinabè», s’est réjoui le ministre Ouédraogo avant de conclure que «cette victoire avec la cour royale de Tiébélé appelle d’autres victoires parce que c’est ça l’ambition du ministère qui est de faire en sorte que le riche patrimoine du Burkina Faso soit vu, soit connu et reconnu».
La rédaction