L’auteur Abraham Ouesséna ABASSAGUÉ, connu aussi sous l’appellation de Abraham Wez comme nom d’artiste musicien, vient d’ajouter une flèche de plus dans son carquois et se fait de plus en plus une place importante dans le cercle des écrivains Burkinabè avec sa nouvelle parution intitulé «Abadjé ou la Résistance des Kasna». La présentation de l’œuvre à la presse, suivie de sa dédicace, a eu lieu, ce 08 août 2024, à Ouagadougou au CENASA en présence des amis, parents et collaborateurs de l’auteur qui sont venus le soutenir.
Abadjé ou la Résistance des Kasna, c’est le titre du deuxième livre de l’écrivain Abraham Ouesséna ABASSAGUÉ, actuel DG du CENASA, paru aux éditions Hector Adams. Cet ouvrage, deuxième du genre, après « Tiébélé » paru en 2020, est un roman qui retrace l’histoire des peuples Kassena, une ethnie située au sud du Burkina Faso et au Nord du Ghana en mettant en évidence leur résistance héroïque et brillante face à l’intrusion du colonisateur.
Dans ce chef-d’œuvre, composé de treize 13 chapitres de 217 pages soutenus par un préambule, l’auteur retrace l’histoire de la pénétration coloniale dans une contrée africaine en l’occurrence Tangasgo, terre des Kasna avec une mise en relief de la résistance opposée par ce peuple qui refuse d’assujettir. En effet, avec des termes expressément durs qui expriment la révolte de l’auteur vis à vis du colon qu’il qualifie de « visiteur singulier» qui a longtemps fustigé la terre de ses ancêtres, terre qui l’a vu naître et grandir. L’auteur dans sa narration a dévoilé les stratégies utilisées par le colon pour annexer les terres africaines dont les Kasna d’une part et d’autre part, les stratégies de résistance de ce peuple tout en mettant en lumière le rôle joué par certains personnages clés.
Aussi, faut-il ajouter, Abraham Abassagué, dans son roman n’a pas oublié l’aspect culturel. Il met en évidence la richesse culturelle de l’Afrique en présentant une chefferie africaine aux antipodes de l’image affichée par les explorateurs occidentaux. «Loin d’être des dictateurs ou des despotes, les chefs africains étaient des démocrates qui savaient prêter l’oreille attentive à leur peuple», a-t-il indiqué dans le roman.
Abadjé ou la Résistance des Kasna se veut donc une lumière du passé pour éclairer le présent en vue d’élaguer tous les préjugés longtemps nourris par le colon. Selon Parfait Ilboudo qui a porté une analyse critique sur l’œuvre, a laissé entendre que l’auteur à travers ce livre s’est mis au service de sa communauté en rétablissant une certaine vérité en réhabilitant sa communauté. « C’est pourquoi je prends ce livre comme une arme qui a sa place dans le combat que nous menons pour l’intégrité de notre territoire mais aussi pour le maintien de notre dignité», a précisé ILBOUDO avant de poursuivre en ses termes, « mais cette arme ne peut être utile que si nous nous en servons. Si l’objet d’art n’est connu que de l’artiste, il est sans utilité».
Jean Emmanuel Ouédraogo, Ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme qui a préfacé le livre ne passe pas par quatre chemins pour reconnaître la légitimité et l’utilité du combat de l’auteur. « Écrire c’est se mettre en mission au service de la communauté. L’œuvre proposée par Ouesséna trouve son sens, non seulement dans le rappel historique sur la grandeur de l’Afrique, mais aussi et surtout dans les linéaments culturels de la renaissance du continent», peut-on lire dans sa préface.
Abadjé ou la Résistance des Kasna ne sera pas le dernier selon l’auteur. « D’autres ouvrages dans le même acabit sont en cours», a-t-il indiqué. A l’en croire, un projet cinématographique sur cet opus n’est pas à exclure. En tout cas, on sent un auteur résolument engagé à mettre fin à la suprématie occidentale à travers sa plume, en feuilletant son livre. Les lecteurs peuvent s’approprier Abadjé ou la résistance des Kasna disponible dans les bibliothèques au prix de 5000 FCFA.
Par Wezemba AOUYA