Pô, AIB – Les populations du village de Guélwongo, dans la commune de Ziou sont sorties nombreuses, le samedi 27 août 2022, sur le site de leur Centre de santé et de promotion sociale (CSPS). L’objectif de cette mobilisation des grands jours: construire elles-mêmes une salle d’hospitalisation.
C’est par une forte mobilisation et des expressions musicales que les populations de Guelwongo dans la commune de Ziou ont voulu elles-mêmes prendre leur responsabilité pour construire et équiper une salle d’hospitalisation au sein du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de la localité. Construit dans les année 1980 pour une population moins forte, aujourd’hui, la capacité d’accueil de la salle d’hospitalisation du CSPS qui est de cinq lits est largement dépassée. Ce samedi 27 août 2022, fut une journée de rappel historique des travaux d’intérêt commun dans le temps. Vieux, femmes, jeunes, autorités coutumières et religieuses se sont retrouvés autour de l’Association des Jeunes pour le Développement de Guelwongo « Yiire-malgré » pour cette activité d’intérêt commun. Selon Sia Yabiré, ingénieur en génie civil et contrôleur des travaux, la salle d’hospitalisation aura une capacité d’accueil de 25 lits, quatre toilettes, une salle de garde et une salle de confinement. Le tout battu sur une superficie de 250 m2. Et tout sera exécuté, selon lui, au niveau local.
Ce 27 août 2022 marque ainsi le début des travaux de construction de cette infrastructure. Dès 8 h, c’est une mobilisation des grands jours des jeunes pour fouiller les semelles de fondation, les femmes pour apporter de l’eau, et plusieurs tricycles et charrettes mobilisés à cet effet pour ramasser les agrégats. Le président de l’association Narcisse Sia a indiqué que les populations doivent soutenir l’État dans ses actions de développement en apportant leurs contributions et la contribution des populations de Guelwongo est de construire et équiper cette salle d’hospitalisation. Tout en saluant l’adhésion des populations à l’initiative, surtout les personnes âgées. Il a affirmé que chaque fils et filles de Guelwongo, dans son domaine d’activité, s’engage à soutenir l’initiative. Mais il interpelle tout de même l’État à être plus regardant sur le cas de leur CSPS. «Le CSPS a été construit en 1980 pour une population d’environ mille personnes. Aujourd’hui la population est estimée à environ douze mille âmes. D’où la nécessité même de transformer notre CSPS en CMA. Aujourd’hui quand une femme en ceinte, par exemple, doit faire l’échographie, elle est obligée d’aller soit au Ghana soit à Pô. Et c’est un cas parmi tant d’autres. Ce qui n’est pas facile. Pourtant notre CSPS est classé quatrième en terme de fréquentation au niveau provincial. C’est pourquoi nous mettons notre canari sur le genoux afin que les autorités nous aident à le mettre sur la tête. Voilà notre cri de cœur », a plaidé le premier responsable de l’association.
Pour le major du CSPS, Sanou Patrice, cette initiative est à saluer. « Notre salle d’hospitalisation ne répond plus aux normes. Souvent nous sommes au-delà d’une vingtaine de malades hospitalisés alors que la capacité d’accueil est de cinq lits. Ce qui nous rend la tache difficile. La réalisation de cette infrastructure viendra enlever donc une grosse épine à notre pied », a-t-il dit. Avant de conclure que la mobilisation de toutes les couches sociales témoigne de l’intérêt qu’elles accordent au domaine de la santé. Avant le début des travaux, ce sont les autorités coutumières et religieuses qui ont béni le site et le chef de terre a procédé à la pose de la première pierre de la construction de la salle d’hospitalisation.
Hamidou K. OUENA
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