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Miss Culture Tiébélé : un pari gagné, selon la promotrice Suzanne Houlaihoura, pour cette 2e édition

La 2e édition du concours Miss Culture Tiébélé a connu son apothéose, ce 26 juin 2021 au maquis le Baobab de Tiébélé. Au total ce sont 10 candidates qui ont pris part à ce challenge de beauté et d’intelligence qui prône de porter haut « les valeurs ancestrales ». Plusieurs autorités y étaient présentes pour encourager et soutenir les organisateurs. La soirée a été placée sous le patronage du ministre de la Culture des Arts et du Tourisme, Élise Foniyama Thiombiano, du parrainage de Esaïe Tagnabou et de Prusse Bienvenue Wourougou.

Elles étaient 10 candidates à prendre part à cette élection

Débutée par des activités de levée de rideau comme un cross populaire, un concours de tir à l’arc, etc., l’élection de la Miss Culture Tiébélé, 2e édition, s’est tenue dans un enceinte clos du maquis Le Baobab de Tiébélé avec un public enchanté.  Plusieurs parties ont constitué le déroulement de l’événement. En plus des sorties, en tenue locale et traditionnelles, les candidates devraient présenter leurs mets locaux, cuisinés à cet effet et  aussi se prêter aux questions du jury, sur le thème, composé de trois personnes présidé par Donald Duiwani, Directeur général de la Radio Goulou.  A l’issue de toutes ces phases, le choix du jury s’est porté sur la candidates n°4, Reine Koussouba, âgée de 18 ans, de la classe de seconde au lycée Municipal de Tiébélé, qui a obtenu une moyenne de 16,16/20. Elle est suivie de Dorcas Tima, 1ère dauphine et Jacqueline Dougoudjé, 2e dauphine qui ont obtenu respectivement la moyenne de 16,00/20 et 15,50/20. Pour les membres du jury, cela a été un succès en ce sens que   « ça nous permet de rappeler d’où nous venons » et de renouer avec notre culture. « Nous avons pu constater ici qu’il y a beaucoup de choses que nos jeunes filles ne maitrisent pas en matière  du rôle de la femme dans notre culture. Mais c’est déjà bien en ce sens que cette initiative leur permet de se ressaisir et de montrer le chemin à leurs jeunes sœurs. Sur ce on ne peut que tirer notre chapeau à la promotrice », s’est réjoui Martine Atchidiba Koutiangba, membre du jury.

Le maire de Pô, Victor A. Zanguyo, a félicité les membres du jury pour le travail abattu

Pour le maire de la commune de Pô qui était présent, il pense que les membres du jury sont à féliciter « pour les observations qu’ils ont relevées au niveau des candidates ». Il a par ailleurs félicité les organisateurs qui ont réussi cette soirée, selon lui. Cependant, Monsieur Zanguyo a plaidé de rehausser le niveau des candidates pour les éditions à venir et invité les candidates à supprimer certaines pratiques qui ne relèvent pas de la culture Kassena-nankana. « Si vous avez remarqué, il y a d’autres filles qui n’arrivaient pas à répondre aux questions qui leurs sont posées. Je ne sais pas si c’est la peur ou quoi. Et puis quand on parle de culture kassena, il y a certaines choses qu’ils ont introduites qui n’existent pas dans notre culture ». Le bourgmestre de Pô a aussi invité les organisateurs à mettre le paquet sur l’encadrement, pour les éditions prochaines, afin de permettre aux candidates de bien se préparer. Pour Joël Tagnabou et Charles Akonona Bayabou, représentant respectivement le parrain Essaie Tagnabou et la marraine Bienvenue Prusse Wourougou, c’est de leur devoir d’accompagner l’événement en ce sens qu’il permet de valoriser la tradition kassena, à travers ce que les candidates ont pu présenter au public. Pour eux, le thème de la présente édition « Rôle de la femme dans la valorisation de nos valeurs ancestrales » est interpellateur. C’est la raison pour laquelle ils n’ont pas hésité car, disent-ils, c’est la culture kassena qui gagne.

Les représentants du parrain et de la marraine, Joël Tagnabou (gauche) et Charles Bayabou (milieu) ont salué le succès de la soirée

La promotrice Suzanne Houlaihoura, s’est, elle aussi ,réjouie d’avoir gagné ce pari. « Je suis très satisfaite de la soirée. C’était vraiment impressionnant. Il y a des choses, comme certains mets locaux, que moi-même je ne savais pas », a-t-elle dit. Mais comme l’arbre ne doit pas  cacher la forêt, Mlle Houlaihoura évoque les difficultés qu’elle et son équipe ont rencontrées lors des préparatifs. « Il faut dire que nombreux sont les parents qui ne sont pas d’accord pour que leurs filles participent au concours. Car ils ont déjà une idée arrêtée quand ils entendent l’appellation du mot Miss. Pourtant ça ne devrait pas être le cas. Il faut venir voir pour comprendre que nous faisons les choses autrement », a expliqué la promotrice. A cela l’ancienne détentrice de la couronne de Miss Nahouri a  soulevé le problème du soutien qui n’a pas été à la hauteur de l’organisation de l’événement et invite de bonne volonté à laisser parler leurs cœurs aux prochaines éditions. Pour finir Suzanne a fait noter qu’elle et son équipe font l’objet de nombreuses critiques.

La promotrice Suzanne Houlaihoura invite les gens à aller à l’information avant tout jugement.

« Les gens nous critiquent trop sans se déplacer pour venir voir ce que nous faisons réellement. Certains parlent  en bien et d’autres critiquent en mal. Mais bon, nous prenons tout en compte car on ne peut jamais faire quelque chose sans être critiqué », conclut-elle.  C’est toute joyeuse que la détentrice de la couronne de cette 2e édition, Reine Koussouba, nous a exprimé ses sentiments. « Je suis tellement contente que je ne peux même pas l’imaginer». Elle a également lancé un message à l’endroit de ces challengers malheureuses et celles qui n’ont pas eu la chance de participer à cette édition. «J’invite mes sœurs qui n’ont pas été élues de ne pas se décourager car elles ont toujours la chance de participer aux autres éditions et de remporter. Je les invite également à s’enrichir auprès des vieilles personnes culturellement, non seulement pour ce concours, mais aussi pour toute leur vie. Pour finir je ne regrette pas d’avoir participé au concours et j’appelle aux autres camarades à le faire également l’année prochaine car c’est instructif », nous a confié Miss Reine.

Reine Koussouba, Miss 2021 participe pour la première fois à ce concours.

La Miss est repartie avec une enveloppe de la somme de 100.000 francs CFA. La 1ère et la 2e dauphine ont aussi reçu respectivement 50.000 et 35.000 francs CFA. C’est par des prestations intercalées d’artistes et de troupes de danse que s’est déroulée la soirée dans une ambiance conviviale. Il faut aussi rappeler que tout s’est passé sous les yeux de Yvette Nasse, l’ancienne l’ancienne Miss Culture Tiébélé de la 1ère édition en 2019.

Le public ne s’est pas fait prier pour faire le déplacement du côté du Baobab

Pierre Titiam Titiemyiré (stagiaire)

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