21 octobre 2010, 21 octobre 2024. Cela fait 14 ans que l’artiste chanteuse Djata Ilebou nous a quittés. Connu comme « mois assassin », le mois d’octobre a emporté de grandes âmes partout dans le monde. Parmi elles l’artiste chanteuse du Nahouri Djata Ilebou. Ce 21 octobre 2010, le monde de la musique et la population du Nahouri en particulier se sont réveillés dans une profonde tristesse marquée par la disparition de la belle voix des »sans voix ». Mais qui était Djata, cette bête de scène ?
ILEBOU Badjata Melissa, de son nom à l’état civil, est née le 17 juin 1976 à Kampala, dans la province du Nahouri. Une localité située entre le village de Pounkouyan et la commune de Tiébélé. Le destin artistique, elle l’a hérité de sa famille d’artistes à l’âge de quatre ans. Sa voix puissante mais séduisante l’a hissée au rang d’artiste de renommée internationale. Ainsi, elle voyage au Mali, en France, au Canada, en Grande Bretagne, et dans bien d’autres pays pour faire valoir son talent artistique. Grâce à sa douce voix et sa parfaite maîtrise de la danse locale, le djongo, l’artiste a placé la culture Kassena dans le patrimoine culturel burkinabè.
Djata s’était donné pour mission de donner l’espoir aux personnes défavorisées et aux orphelins. Surnommée »La maman des orphelins », puisque c’est ce surnom qui la colle bien, au regard de sa thématique et de son engagement envers les orphelins. Mais la native de Kampala ne savait pas que son destin serait court pour accomplir ses nobles actes.
La guerrière du micro qu’elle était, savait également agiter la foule. Lors de la plupart de ses concerts, elle poussait la séduction jusqu’à faire danser les défavorisés. Au sommet de son art, ses chansons agrémentaient les bars, les maquis, les radios. Même les enfants qui parlaient à peine chantaient ses mots. Dans les familles, on aime jouer sa mélodie qui chatouillent bien les cœurs stressés.
Mais ce 21 octobre là, le monde apprenait brusquement que la voix de rossignol est éteinte suite à un accident de circulation produit, sur la voie de Ziniaré, quatre jours plus tôt, alors qu’elle revenait d’une prestation des campagnes présidentielles. Très vite, l’émotion a envahi les siens et le monde artistique. La mort de cette artiste a suscité la tristesse au milieu de ses fans qui regrettent que le bon Dieu ait rappelé une telle chanteuse à la fleur de l’âge. Certains versent des larmes pour celle qui prenait cause pour les personnes en situation défavorisée.
Aujourd’hui, même si la mémoire de cette phénix tend à être oubliée, son nom suscite beaucoup d’admiration chez certains et même en milieu intellectuel. Elle est même l’éponyme d’une rue à Ouagadougou. En juillet 2023, un des plus grands studios du Burkina logé au CENASA a été baptisé en son nom, « Studio Djata Ilebou ». Plutôt, en 2021, à l’ouverture du marché de Kampala, un vibrant hommage a été rendu à la précieuse voix qu’elle était. Les artistes comme Daisy Franck et Ka Cora ont aussi rendu hommage à celle qu’elles appellent affectueusement « grande sœur » à travers des reprises des ses chansons.
De ses œuvres, on peut retrouver dans la discographie de Djata deux (02) albums et six (06) maxi. Entre autres, on peut citer comme ses chansons « Bétaro », « Femme », « Kampala » « Assomon »
En cette période de récolte, la voix de cette trentenaire disparue précocement est un stimulant pour la moisson du riz et la récolte des arachides.
Toute la Rédaction de Nahourinews souhaite bon repos à l’âme de cette illustre femme !
La Rédaction avec Kwamé Tinabanga