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Droit Politique

Le jugement de Diendéré vu par Lébouré Crépin Zanzé, dans le procès Thomas Sankara

«Le risque d’échouer dans ce procès est entrain de devenir plus grand que jamais. Il est impératif de se départir de tout sentiment et ressentiment au cours du procès.

Les sentiments et les ressentiments édulcorent nos vues, nos appréciations, et peuvent, très souvent, nous amener à passer à côté de la vérité ou à sévir suivant notre humeur: chose qui ne doit pas être. De ce que les médias ont qualifié d’EMPOIGNADE entre le Général Gilbert DIENDERÉ et le Procureur, on peut dire d’ores et déjà que le Général DIENDERÉ s’expose lourdement à une autre grosse sentence si on s’en tient à la réponse qu’il a servit au procureur et la réaction que cela a suscitée chez le procureur. «Un peu de respect pour ma personne !», a lâché le procureur. Je ne sais pas si en de pareilles circonstances, c’est l’orgueil ou l’honneur de la personne du procureur qui est touché ou bien c’est l’orgueil ou l’honneur de la fonction du procureur qui est touché pour qu’il se sente frustrer et exiger le respect. La scène me fait penser à l’attitude du magistrat qui vient de faire coffrer un agent de santé pour une affaire de « le chauffeur fait un excès de vitesse », puis aux collègues de cet agent d’observer un arrêt de travail pour exiger la libération de leur collègue et par ricochet dénoncer l’abus d’autorité ou l’excès de zèle du magistrat en question.

Dans son ouvrage intitulé « L’engrenage », John Gresham raconte l’histoire d’un présumé fautif qui se présente au tribunal avec une veste qui coûte extrêmement cher à tel point que le président du tribunal trouve cela déconcertant et annonce par avance la sentence. Le président avant de commencer dit au présumé coupable : « même si vous n’étiez pas coupable, votre tenue me donne de croire que vous l’êtes…»

Une chose est sûre, le respect est mutuel. Si le Procureur veut le respect, il va falloir qu’il évite de baisser la garde pour ne pas prendre des uppercuts de ce genre. Il y’a des gens qui, pour rien au monde, ne vont pas marchander leur honneur, leur dignité contre leur liberté. Une pareille réponse et même beaucoup plus magistrale a été servie par Charles Blé GOUDÉ à la Cour Pénale Internationale (CPI). Il disait, je cite: «Réclamez les dents de la panthère à celui qui a mangé la tête». Peut-être que Gilbert DIENDERÉ n’est pas un fin orateur, un tribun né comme Charles Blé GOUDÉ pour envelopper dans des figures de styles ce qui doit être dit sans choquer. Mais si on tient à charger le Monsieur coûte que coûte, vaille que vaille, on risque fort de se retrouver dans un procès où le peuple va le scander à la fin comme Laurent GBAGBO et son jeune frère Charles Blé GOUDÉ. Il faut, comme on le dit au football, jouer balle à terre. Dans ce procès si quelqu’un doit être à un moment donné, exaspéré, agacé et se laisser emporter, c’est bien Golf. Il ne pose pas de questions, mais il doit répondre aux questions qui fusent de partout. Son chauffeur dit, non, je n’ai aucunement été contraint par Golf à faire quoi que ce soit. On dit niet, il y’a subornation. Il ne faut pas vouloir que ce que l’on veut que ce soit là, soit ce qui est.

Je dois faire une précision pour que mes propos soient bien pigés. S’il y’a bien des gens au Burkina Faso qui devraient en vouloir au Général DIENDERÉ je dois normalement être compté. Mais non, je me dois de prendre de la hauteur et chercher toujours à me lever au dessus de la mêlée. Il est insensé de penser que je fais l’avocat du diable. La haine et la vengeance ne conduisent nulle part que droit à la chute, au chaos. Je ne suis pas de cette école. Essayons d’être raisonnables. Restons en phase avec nous mêmes, puis voyons ensuite les choses telles qu’elles se présentent à nous.

Crépin L. Zanzé pense que Diendéré est victime d’un acharnement contre sa personne.

Le Général Gilbert DIENDERÉ, en 2011, intervenait à Bobo-Dioulasso avec une unité composée des éléments du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) appuyée par la Gendarmerie Nationale (éléments du camp Kuinima). Des civils et militaires ont reçus des balles, certains en sont morts. Cela ne fait pas de lui automatiquement le criminel. Il ne s’est pas levé de son plein chef pour intervenir. Il y a eu, à l’époque, une réquisition complémentaire spéciale signée du 1er ministre d’alors Beyon Luc Adolph TIAO et contresignée du Président du Faso en son temps, Blaise COMPAORÉ. Tout ceci sur proposition du chef d’État-Major Général des Armées (Nabéré H. TRAORÉ). La réquisition était claire et nette: Recourir à tous les moyens pour rétablir l’ordre. JE DIS BIEN TOUS LES MOYENS.

Une fois sur le terrain, le Golf n’a pas hésité un seul instant à répercuter les ordres. « Celui qui essaie quoi que ce soit, il faut l’abattre. » Ce sont ses propos devant un parterre de soldats interpellés. Mais il leurs tient ces propos suivant un ordre reçu plus haut avec papier à l’appui. Il est très risqué au cours d’une mission militaire de sous-estimer la capacité de nuisance de celui d’en face. Conséquence il ne va pas faire de cadeau. On peut penser que le démon c’est lui. Mais non, il n’est pas si démon que ça. Il agit, lui aussi, sous des ordres et des ordres bien clairs. Je ne crois pas que le lot de cartables posé sur les jambes du Général Gilbert DIENDERÉ (cf. Image) est simplement là-bas pour décorer la salle d’audience. Ce sont certainement des documents qui devraient y être. Si certains savaient  ce qui y est, ils pourraient peut-être même demander d’arrêter le procès, déjà qu’on ne veut pas le diffuser en direct.

Personnellement, je ne souhaite pas un acharnement sur le Monsieur. Nous avons assez de problème dans le pays. Si nous ne pouvons pas les diminuer, alors n’en rajoutons pas. En tout cas je le dirai et à qui veut l’entendre, on peut tout reprocher à Golf, sauf qu’on ne peut pas lui reprocher le manque de rigueur professionnelle. Il est et reste encore pour moi, l’un des rares meneurs d’hommes que notre armée ait connus. Peut-être aurait-il l’occasion de prouver qu’il est un militaire et pas un potiron comme certains veulent le faire passer pour. Je ne suis pas un oracle. Mais si « nous » essayons un passage en force pour mettre la meule en pierre au cou du Général et le précipiter dans la mer, alors qu’il n’y est pour rien, il est fort possible que ce soit le peuple qui procède à son ascension sur le fauteuil du palais présidentiel. Tout comme Golf, plusieurs autres militaires et civils méritent d’être écoutés avec attention et traités avec respect.»

Lébouré Crépin Zanzé

E-mail: [email protected]

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1 commentaire

Teknik Telekomunikasi 16 février 2024 at 4 h 14 min

Quelles peuvent être les conséquences juridiques pour le Général DIENDERÉ suite à cette interaction avec le Procureur? Visit Us Telkom University

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